Laura Bokobza, Reed : l’organisateur doit être un véritable expert des marchés

Laura Bokobza Directrice Marketing et Commercial Reed Expositions FranceEntretien avec Laura Bokobza, Directrice Marketing et Commercial de Reed Expositions France, organisateur d’une cinquantaine de salons dans l’hexagone et à l’international.

Celle qui porte la responsabilité du marketing stratégique et du marketing client, du digital et de la communication corporate, nous éclaire sur la philosophie et les ambitions du groupe.

Gazette des Salons : Reed Expositions France est une filiale de Reed Exhibitions, premier organisateur mondial de salons. Est-ce que les salons français tirent un avantage particulier de cette position ?

Laura Bokobza : En effet, le bénéfice que nous apporte l’implantation planétaire du groupe est réel et multiple. En premier lieu, l’attractivité d’un groupe de renommée mondiale comme Reed, membre de RELX Group (ex Reed Elsevier), est naturellement forte. Concrètement, cela nous ouvre l’accès à des exposants internationaux, déjà clients du groupe. La toile tissée par Reed Exhibitions dans le monde entier favorise aussi l’internationalisation des événements : Internationalisation de marques salons nées en France comme Pollutec, puis déclinées dans de nombreux pays : Algérie, Maroc, Brésil, Chine… Et à l’inverse, l’adaptation dans l’hexagone du concept de salons internationaux, comme par exemple ComicCon, version française d’un salon à succès décliné sur une quinzaine de sessions, aux USA et ailleurs.

GdS : Reed organise à la fois des évènements professionnels et grand-public. Existe-t-il des passerelles et des synergies entre ces deux univers ?

LB : Malgré de vraies différences entre ces deux facettes d’un même métier, notamment sur l’accueil des visiteurs, la promotion de l’évènement, ou les palettes de services développées en fonction des spécificités, il existe bien plus de points communs qu’on ne l’imagine. On peut citer, pêle-mêle : la gestion de la donnée, devenue stratégique y compris pour les salons grand-public ; la relation exposant qui mérite un soin particulier dans tous les cas, et la relation avec les parcs et lieux d’expositions. Malgré tout, on trouve toujours des exceptions pour confirmer la règle, et il existe des salons dont le fonctionnement est singulier, comme par exemple les foires d’art et leurs comités de sélection.

Notre métier n’est plus un simple métier d’organisation d’événements physiques. Quelque soit le sujet et le public visé, l’organisateur de salon doit être un véritable expert des secteurs et des marchés. Sa mission est de faire vivre une communauté en adéquation autour d’un axe business commun, et cela bien au-delà du moment de rencontre physique que représente le salon.

GdS : Avez-vous des projets de développements internes ou externes dans les mois qui viennent ?

LB : Nous sommes perpétuellement en veille et assumons une démarche opportuniste, mais qui doit obligatoirement faire sens avec le portefeuille existant. Nous n’allons pas sur des secteurs où nous ne sommes pas implantés, où nous ne comptons pas de forces sur lesquelles nous appuyer. L’objectif est d’être rapidement efficace. L’exploration de nouvelles niches doit toujours se faire dans un souci de cohérence, de respect des saisonnalités.

Depuis 15 ans, Reed Expositions a géré sa croissance autour de grands axes :

  • La création de nouveaux salons, de lancements purs, comme Maison&Objet Asia et Maison&Objet Americas, organisés par Safi, filiale de Reed Expositions et d’Ateliers d’Art de France. On peut également citer World Nuclear Exhibitions dont la seconde édition se tient du 28 au 30 juin 2016 au Bourget ;
  • L’acquisition de manifestations existantes, aux conditions de cohérence avec notre portefeuille déjà énoncées ;
  • La création de nouveaux secteurs dans des salons existants. Cela dépend de notre capacité à anticiper sur les demandes sectorielles, elle-même liée à notre connaissance du marché… On revient toujours aux fondamentaux ;
  • L’identification et le développement de nouveaux services plus pointus au sein de nos salons, grâce à une écoute attentive des besoins des visiteurs/acheteurs et des exposants.

D’une manière générale, il n’y a pas de développements possibles si l’on ne favorise pas au maximum la mise en relation, qui reste notre cœur de métier, avec une approche quantitative, mais surtout qualitative. Les visiteurs n’ont plus le temps de flâner dans les allées en comptant sur la providence pour rencontrer l’entreprise qui répondra à leurs besoins : il faut les aider à optimiser leur visite. Notre métier a évolué du mass média vers le one to one. À ce titre, la base-line de Reed est très explicite : « des contacts, des contenus, des réseaux pour accélérer votre développement ».

GdS : Comment se manifeste l’implication de Reed en faveur du développement durable ?

LB : L’implication du groupe en faveur du développement durable est réelle et se manifeste de différentes manières :

Tout d’abord, Reed Expositions se fait partout l’écho du dynamisme et des savoir-faire des acteurs des éco-industries, en organisant des manifestations majeures en France, comme Pollutec, World Efficiency, et à l’étranger avec SIEE, Pollutec Algérie, Pollutec Maroc, Pollutec Brésil et Pollutec China et aujourd’hui La Galerie By World Efficiency.

Ensuite, nous adhérons pleinement à la politique RSE de RELX Group, leader mondial de l’informations et de l’événementiel pour les professionnels. Le groupe est reconnu pour ses engagements, en étant signataire du Pacte mondial des Nations-Unies et du Principe d’Autonomisation des Femmes.

Comme l’ensemble des filiales dans le monde (250 bureaux dans 34 pays et 30 000 collaborateurs), Reed Expositions France s’engage à identifier et réduire l’empreinte carbone et les émissions de gaz à effet de serre de son siège social.

Enfin, nous avons opéré à notre niveau, des choix directement liés à la nature de notre métier d’organisateur, en menant une réflexion sur les salons de demain, en termes de méthodes, matériaux, gestion des déchets, économie d’énergie…

En ce qui concerne notre communication, nous limitons les impacts de la chaîne graphique : volume en baisse, papiers PEFC et imprimeurs certifiés Imprim’Vert, tri sur site… et nous favorisons la dématérialisation : commandes exposants, badges, factures, documentations.

Nous participons aussi à la commission RSE de l’UNIMEV qui travaille à la mise en place du “Calculateur de performance globale de l’industrie de l’événement”. Dans RSE, nous n’oublions pas qu’il y a le mot “sociétal”, ainsi 3 % de nos effectifs sont constitués de personnes en situation de handicap. En termes de solidarité, une partie de nos achats se fait auprès du secteur protégé et nous sommes un soutien actif d’Action contre la Faim depuis 2011.

Point d’orgue de cette implication RSE, nous sommes très fiers d’avoir compté parmi les partenaires privilégiés de la COP 21, en organisant la Galerie des Solutions au Bourget !

Propos recueillis par Hervé Boussange pour la Gazette des Salons

Cet article est extrait du Guide des Salons édité par la Gazette des Salons en juin 2016.

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