Sécurité Protection Santé sur le montage du plus gros salon de France

Sécurité Protection Santé sur le montage du plus gros salon de France

Que vous évoque la dénomination « Sécurité Protection Santé » ou SPS ?

Dés que le mot sécurité est avancé, on imagine généralement un vigile et son berger allemand. Protection fait penser à une serrure 3 points ou bien à une campagne pour les préservatifs. Quant à Santé, le champ des possibles est infini… En fait, loin de ces clichés, ces trois mots réunis définissent la mission d’entreprises consistant à veiller à la santé des travailleurs dans le bâtiment ou bien sur l’installation d’événements.

Pour en savoir plus, nous avons rencontré Martin Jouët, dirigeant de DÖT, sur le plus gros chantier salon de France : Le Salon International de l’Aéronautique et de l’Espace. Cet événement de renommée mondiale ouvre ses portes aux professionnels de l’aviation et de l’armement, tous les deux ans sur le site de l’aéroport du Bourget. 2013 célèbre la cinquantième édition de « l’Aéro ».

Gazette des Salons : Martin, parlez nous de ce que représente un chantier tel que le montage du Salon Aéronautique ?

Martin Jouët : Tout d’abord, ce chantier est certainement le plus long en durée pour l’installation d’un événement régulier en France : La construction des premiers chalets a commencé le 6 janvier, pour un salon qui ouvre le 17 juin…

Après la fermeture au public, le 23 juin, le démontage se prolongera jusqu’au 12 juillet pour les exposants et jusqu’à mi-aout pour les chalets. Du travail au quotidien (et quelque soit le temps…) pour des milliers de professionnels pendant plus de 6 mois.

Au total, ce sont environ 22 000 badges, permanents ou ponctuels, qui sont attribués aux 7000 intervenants durant cette période. Certaines professions qui demandent une qualification particulière sont distinguées par le port d’une chasuble personnalisée. Par exemple, cela permet d’identifier surement et facilement chaque cariste.

GdS : Quelques chiffres supplémentaires pour prendre la mesure du chantier ?

MJ : Le salon accueille plus de 2000 exposants venus de 45 pays. En dehors des halls d’exposition, le montage de 380 chalets s’étend le long des pistes sur 3 kilomètres… Chaque jour, pendant 6 mois, ce sont au minimum 200 personnes qui s’activent sur les 130 000 m2 d’exposition. Ce chiffre culmine à 3000 intervenants les jours précédant l’ouverture au public. Tout ça pour accueillir dans les meilleurs conditions pendant une semaine 151 000 visiteurs professionnels, mais aussi plus de 200 000 visiteurs grand-public, car le « Salon du Bourget » reste un grand événement populaire qui réunit les familles autour des démonstrations de vol.

GdS : Pouvez-vous nous parler de votre rôle pendant ces 6 mois ?

MJ : Le rôle de mon équipe, comme des autres cabinets SPS présents, est de faire en sorte que le montage se déroule dans les meilleures conditions possibles d’hygiène et de sécurité dans le travail. Notre mission commence bien en amont, par la rédaction de documents qui seront distribués à l’ensemble des prestataires. Ces documents, qui doivent être signés pour acceptation par les entreprises concernées, recensent l’ensemble des procédures de sécurité propres à l’événement. Nous avons commencé notre collaboration avec l’organisateur, pour la rédaction de ces documents dès décembre 2011, c’est à dire moins de 6 mois après la tenue du dernier salon.

Au quotidien, nous accueillons chaque nouvelle équipe de prestataires pour un brief complet sur la problématique de leur sécurité. Nous les accompagnons tout au long de leur interventions pour répondre à leurs questions, mais aussi parfois pour les rappeler à l’ordre quand des négligences sont constatées lors de nos visites journalières. Nous faisons alors stopper la conduite à risque, et remonter l’information auprès de l’organisateur ou de l’exposant. Parfois cela peut déboucher sur des sanctions allant jusqu’à l’interdiction de chantier pour les contrevenants. Cette rigueur dans le respect des consignes de sécurité est le prix à payer pour éviter les accidents, les blessures ou pire… Nous accueillons aussi régulièrement et faisons l’interface avec l’inspection du travail et la CRAMIF.

GdS : Justement, quels sont les risques les plus courants ?

MJ : Nous veillons particulièrement à ce que les intervenants utilisent les EPI (équipements de sécurité) adaptés. Nous portons une extrême attention aux risques de chute en hauteur, de travail en superposition (exemple : j’échappe un marteau qui tombe sur la tête de mon collègue). Nous sommes également très vigilants sur la captation des fumées et poussières lors des travaux de découpe de bois ou autres matériaux dans les halls ou les chalets.

GdS : L’aspect environnemental est il pris en compte ?

MJ : Bien sur ! L’objectif ISO 20 121 définit un engagement commun autour de principes tels que :

  • Installer un maximum d’élements pré-montés en atelier
  • Limiter le volume des déchets
  • Minimiser le bilan carbone de chaque exposant
  • Favoriser l’emploi local
  • Favoriser le démontage et la récupération plutôt que la casse à l’issue du salon

GdS : Merci beaucoup, Martin Jouët pour ce tour d’horizon de votre métier, souvent méconnu. 

Contact société DÖT : 01 46 05 17 85 – mail : mj@d-o-t.fr

Hervé Boussange

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