Développement durable : Le témoignage de professionnels des salons

Développement durable : Le témoignage de professionnels des salons

Les questions de développement durable prennent une part croissante dans notre société, et ce dans tous les secteurs d’activité y compris pour la filière des foires et salons. La profession est entre autres attendue sur le traitement des déchets, le recyclage. De nombreux professionnels de l’évènement sont conscients des enjeux d’une telle démarche et s’inscrivent  activement pour la préservation de l’environnement. Ils intègrent les valeurs du développement durable dans leur processus de conception et réalisation d’évènement.

Ce sujet a d’ailleurs fait partie des réflexions menées lors du congrès 2010 de la FSCEF (Fédération des Foires, Salons, Congrès et Evènements de France).

La Gazette des Salons a souhaité faire un point sur la réalité des pratiques éco-responsables sur le terrain, et à recueilli le témoignage d’acteurs de la filière salons afin d’avoir un aperçu des démarches entreprises :

Un Organisateur : Reed Expositions

Stephanie Gay Torrente, Directrice Marketing et Communication chez Reed Expositions a répondu à quelques questions. Elle travaille plus précisément  pour les salons Pollutec, Pollutec Horizons ainsi qu Buy&Care.

1) Pour l’organisation des salons que vous mettez en place, êtes-vous sensible à la notion de développement durable ?

Bien sûr, nous avons d’ailleurs depuis 2003, dans un premier temps sur le salon Pollutec, mis en place de multiples actions de formation de nos acheteurs à la sélection de produits et services plus responsables ; d’incitation de nos fournisseurs pour obtenir des matériaux recyclés, recyclables ou réutilisables, mais également de sensibilisation de nos exposants à l’éco-conception de leur stand.

2) Quelles actions éco-responsables mettez-vous en place dans vos salons ?

Nous avons tout d’abord travaillé sur nos outils de promotion en dématérialisant la grande majorité de notre communication et dès 2004 nous avons remplacé le badge carton par le badge électronique. Nous avons aussi systématisé les achats de papiers recyclés ou labellisés et nous travaillons de façon systématique avec nos agences sur les formats pour diminuer les déchets papier liés à la fabrication. La conception du salon est aussi pour nous un point important de notre engagement en matière d’éco-responsabilité, à travers nos choix de moquettes, cloisons, éclairages, ou encore la gestion de nos déchets qui ont fait l’objet de plusieurs expérimentations depuis 8 ans, avec à chaque fois le même objectif, réduire l’impact de notre événement sur l’environnement.

Enfin, en 2010 nous avons réalisé le bilan de carbone afin de déterminer grâce à un diagnostic précis les postes sur lesquels nous devions axer nos efforts sur nos prochains salons.

3) Pensez-vous que cette éco-responsabilité impacte le coût de production de vos salons ? Les clients sont ils prêts à en accepter la répercussion ?

C’était le cas au tout début, aujourd’hui les coûts sont quasi idoines en fonction des produits. Par ailleurs, la rationalisation de nos achats est devenue plus automatique et nous permet même sur certains postes d’utiliser des produits/services durables tout en réduisant nos coûts.

4) Avez-vous des propositions à faire pour une meilleure prise en compte du développement durable dans les salons à l’avenir ?

Je pense qu’une réflexion impliquant l’ensemble des parties prenantes (organisateurs, parc des expositions et prestataires) sur la gestion des déchets salon en montage et démontage est aujourd’hui indispensable. Nos gisements de papiers, cartons, plastiques ou autres peuvent intéresser les filières existantes sous réserve que nous réussissions à créer un process commun.

Le transport des visiteurs pourrait également faire l’objet de compensation carbone systématique même si ce type d’opération ne permet de toute façon pas de réduire directement nos émissions de gaz à effet de serre.

Un prestataire : T2 Production

 

Franck Cartier, directeur de projet au sein de la société T2 Production a répondu à quelques questions. L’entreprise dans laquelle il travaille est une régie technique & logistique salons et évènements sportifs, culturels…

1) Pour l’organisation des salons que vous mettez en place, êtes-vous sensible à la notion de développement durable ?

 

C’est une notion qui n’est pas encore complètement intégrée dans la profession, nos clients sont en majorité en phase d’approche sur ce sujet et notre démarche porte principalement sur un ensemble de prescriptions.

 

2) Quelles actions éco-responsables mettez-vous en place dans vos salons ?

Dans notre rôle de régie technique et logistique d’événement, nous avons une intervention importante en termes de conseil et d’appel d’offre des prestataires de l’événement, mais la décision finale appartient à l’organisateur. La démarche éco-responsable fait partie des valeurs de notre entreprise et en fonction du contexte des événements, nous proposons entre autres:

– Le recyclage des moquettes d’allées et de stands, un sous traitant les transforme en billes utilisées pour la fabrication de menuiseries PVC par exemple.

– La mise en place de moquette réutilisable comme celle proposée par La Compagnie de location de mobiliers.

– L’étude des indices carbone des matériaux utilisés pour la construction des stands.

– Le choix de prestataires avec une implantation à proximité du site de l’événement pour réduire le transport, surtout pour le matériel.

– La mise en place d’ampoules basses consommations.

3) Pensez-vous que cette éco-responsabilité impacte le coût de production de vos salons ? Les clients sont ils prêts à en accepter la répercussion ?

 

Les démarches d’éco-responsabilité devraient avoir un impact économiquement moins important grâce à leur développement et leur intensification et cette démarche doit voir naitre rapidement de nouvelles solutions. Quelque soit l’esprit, plutôt par nature pour les petites structures d’organisation, plutôt par obligation de communication et de valorisation pour les grandes structures, cela représente donc encore un coût important mais qui sera progressivement absorbé.

 

4) Avez-vous des propositions à faire pour une meilleure prise en compte du développement durable dans les salons à l’avenir ?

 

L’une de mes propositions serait de continuer sur les actions déjà mises en place mais surtout développer cette idée de recycler la moquette comme le fait par exemple la société de location de mobilier évènementiel « La Compagnie de location de mobiliers». Cette entreprise, filiale française du Groupe Boemer Rental Services, propose aux salons des moquettes en dalles réutilisables. C’est une véritable révolution verte au sein du secteur des salons qui génère plus de 10 millions de m² de déchets par an.

Voir aussi l’article sur les associations professionnelles engagées dans le développement durable :

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