Anne Boulinguez met les réseaux sociaux au service de l’événement

Anne Boulinguez met les réseaux sociaux au service de l’événement

Anne Boulinguez agence Madison CommunicationAnne Boulinguez est la directrice de l’agence Madison Communication. Basée à Nantes, cette société a pour mission d’accompagner les acteurs du monde de l’événementiel, des entreprises et des institutionnels sur les réseaux sociaux.

Issue du monde des salons professionnels, Anne Boulinguez met à profit cette expérience pour répondre au mieux aux besoins grandissants des professionnels de l’événementiel en matière de communication digitale. Avec nous, elle revient sur son parcours et nous livre sa vision sur le digital dans le monde des salons.

Gazette des Salons : Bonjour Anne, votre parcours vous permet aujourd’hui d’avoir un regard bien aiguisé sur l’arrivée et la pérennité du digital au sein de la filière événementielle. Pouvez-vous nous raconter comment vous êtes arrivée dans le monde des salons ?

Anne Boulinguez : Comme beaucoup, j’ai découvert ce monde un peu par hasard. Ma première mission, chargée de communication sur le Midest, m’a permis de mettre un pied dans ce secteur. Grâce à cette expérience, j’ai découvert toute la logistique qui se cache derrière les salons : l’organisation, la mise en place d’une stratégie, la réflexion autour du salon… Tous ces aspects m’ont passionnée.

Ensuite, j’ai été commissaire générale adjoint du salon Qualitech détenu à l’époque par un groupe de presse. Puis j’ai finalement quitté Paris pour Nantes où j’ai assuré la fonction de commissaire générale pour le Carrefour International du Bois et j’ai également contribué à la création du salon Maison Bois organisé à Angers.

GdS : Après ce parcours dans le domaine de l’organisation de salon, vous prenez un virage vers le monde du web et en particulier des réseaux sociaux, pour quelle raison ?

AB : Ma passion pour l’organisation des salons m’a poussée à m’intéresser aux solutions digitales, aux événements virtuels. J’ai participé au lancement d’une start-up qui proposait une solution logicielle pour organiser des salons virtuels. L’idée était de faire vivre un salon du physique au virtuel. Nous étions une des premières entreprises à nous lancer dans les événements virtuels en France. Le marché n’étant pas suffisamment mature, l’aventure s’est arrêtée. Mais cette expérience m’a permis de mettre le pied dans le monde du web et particulièrement, celui de la communication digitale, avec les réseaux sociaux.

Cela m’a aussi permis de dresser un constat, à cette époque, il y a 4 ans, la communication digitale étaient peu présente dans le monde de l’événementiel. Les organisateurs, les prestataires, même les salons communiquaient très peu sur la toile. C’est donc à partir de cette expérience et de ce constat que j’ai décidé de créer Madison Communication. En y réfléchissant, c’est grâce au cocktail de compétences acquises tout au long de ma carrière : mon expérience de rédactrice, d’attachée de presse, d’organisatrice de salons et du social media que j’ai pu me lancer dans la création de ma propre agence. Depuis ce point de départ, Madison Communication a grandi, nous sommes maintenant 3.

Interview Michel Filzi Reed Expositions sur le salon Batimat

GdS : Justement, pouvez-vous nous expliquer plus en détails quel est le cœur de métier de votre agence ?

AB : Madison Communication est une agence de communication spécialisée dans le content marketing et le social média. Nous avons principalement des clients dans le domaine de l’événementiel et du développement durable. Notre mission est de gérer la réputation de nos clients sur le web et plus particulièrement sur les réseaux sociaux.

Nous accompagnons nos clients dans la mise en place de leur stratégie digitale et éditoriale et pour certains nous assurons leur community management. Pour ces derniers, nous animons au quotidien leurs réseaux sociaux (partage de contenus, jeux, modération, e-réputation). Nous nous insérons dans leur stratégie de communication à travers ces canaux virtuels. Cette mission implique que l’on soit en veille constante sur tous les domaines de nos clients (veille marché, veille technique, veille concurrentielle). Par exemple, pour nos clients du secteur de l’événementiel, nous prêtons une grande attention aux innovations, pour leur proposer des solutions digitales susceptibles de les intéresser.

Outre les réseaux sociaux, nous gérons également le content marketing de nos clients. L’agence propose tout un ensemble de contenus utilisés pour les valoriser : communiqué de presse, articles, brèves, vidéos, infographie, photos, jeux… Ces contenus sont ensuite diffusés sur le net : blog, réseaux sociaux. Pour qu’il y ait un sens à cette démarche, le contenu doit s’inscrire dans une stratégie éditoriale mais aussi doit apporter quelque chose.

Enfin, comme nous gérons la réputation digitale d’entreprises, nous assurons également le suivi de leur e-réputation. Nous intervenons au quotidien et répondons aux questions, aux commentaires positifs et négatifs. L’agence gère également ce que l’on appelle la communication sensible.

GdS : Et dans le domaine de l’événementiel, pour quels types de clients travaillez-vous? Quelles sont vos missions concrètement ?

AB : Nous accompagnons les organisateurs de salons, d’événements et des prestataires de l’événementiel. Actuellement, nous travaillons, entre autres, pour le salon Biogaz Europe et pour le salon Bois Énergie, pour la Fédération Française des Métiers de l’Exposition et de l’Événement et aussi pour des prestataires de l’événementiel comme le Groupe Créatifs, la Société CAMERUS, etc. Nous assurons la gestion de leur présence sur le net et sur les réseaux sociaux.

En ce qui concerne les événements et salons, nous proposons des solutions pour les dématérialiser et les faire vivre en live sur les réseaux sociaux. Nous réalisons des couvertures live d’événement et partageons en temps réel, tous les moments forts d’une manifestation, via les réseaux sociaux. L’objectif est de prolonger la portée d’un événement en utilisant les médias sociaux mais aussi en prolongeant la durée de vie de la manifestation en communiquant avant, pendant et après la manifestation et en créant du lien avec les participants, les partenaires, la presse.

Nous créons du contenu pour apporter un sens, pour apporter une information, pour valoriser des nouveautés. Une couverture live d’un événement demande de la préparation en amont pour définir une stratégie et arriver sur le terrain avec un axe, même si les choses peuvent rapidement changer. Le direct implique que l’on sache aussi s’adapter aux différentes situations rencontrées.

Anne Boulinguez anime le séminaire exposants de la Gazette des Salons

GdS : Selon vous, que peuvent apporter les réseaux sociaux et la communication digitale à un événement ?

AB : En ce qui concerne les salons, le digital et les réseaux sociaux permettent de raconter ce qui se passe en temps réel pour attirer des visiteurs qui ne seraient pas forcément venus. Ils permettent de communiquer en amont du salon, « de chauffer la salle » en quelque sorte. Mais l’idée est toujours de publier un contenu pertinent, de donner des retours d’expériences pour convaincre. Les salons sont des lieux de rencontre, de conversation, et notre rôle est de prolonger cet aspect via les réseaux sociaux. Les réseaux sociaux sont des facilitateurs de la rencontre.

De manière plus générale, je crois au « phygital » dans le secteur de l’événementiel. C’est-à-dire au prolongement de l’événement physique via des canaux virtuels. Le live va prendre de plus en plus de place dans les réseaux sociaux. Beaucoup d’outils existent déjà pour mixer événements physiques et événements virtuels. Aux États-Unis, ce type d’outils rencontre un véritable succès.

GdS : Pour conclure, comment envisagez-vous l’avenir de votre métier au sein du monde de l’événementiel ?

AB : Depuis que j’ai créé Madison Communication, j’ai pu constater que les organisateurs importants commencent à se structurer et à intégrer des équipes expertes en digital. Tous les acteurs de l’événementiel ne sont pas encore tournés vers le digital et l’externalisation de ces missions quand l’équipe est petite, reste une solution pour exister sur le web et bénéficier d’une communication digitale.

Pour ce qui est de la pratique du métier, je pense que le futur de cette profession, dans le monde de l’événementiel, sera tourné vers une approche conversationnelle. Les réseaux sociaux tendent de plus en plus à être un relai de la relation entre l’entreprise et ses clients. Le community manager fera très rapidement partie de la relation commerciale. Il sera à l’écoute et fera le relai en temps réel des besoins des clients.

Vous aimez cet article ? Partagez et commentez !