Laetitia Colcomb et Alexis Marcellin, la passion incarnée au service du 1er salon grand public sur l’économie collaborative, Share Paris

Laetitia Colcomb et Alexis Marcellin, la passion incarnée au service du 1er salon grand public sur l’économie collaborative, Share Paris

Laetitia Colcomb et Alexis Marcellin, frère et sœur, fondateurs de l’agence Lab Factory, s’emparent du sujet de l’économie collaborative pour créer le 1er salon Share Paris à l’Espace Champerret en septembre 2017. Un duo très complice et efficace, où l’une est spécialiste du fond et l’autre de la forme.

Laetitia Colcomb a attrapé le virus de la communication événementielle il y a une vingtaine d’année en intégrant l’agence de communication « 3ème Millénaire » après un master marketing à Dauphine. Elle y fait ses armes en tant que chef de projet puis directrice de clientèle, elle y apprend à prendre des risques dans l’organisation d’événements. Elle crée sa propre agence, Apsara, en 2006, où elle y continue son activité de communication hors media (organisation de séminaires, conventions, lancements de produits…). Quelques clients la suivent dans l’aventure, dont la SNCF, le bouche à oreille fait le reste.

Alexis Marcellin applique dès l’adolescence sa passion de la musique à l’organisation de concerts, l’animation de soirées et plus tard la direction artistique d’un club… De 2000 à 2003, il rejoint TFI pour les organisations des opérations spéciales de la chaîne, notamment sur le programme de la Star Academy. Il apprend le métier « sur le tas ». Il créé sa propre agence de production de spectacles, Alex Event, où il développe son aptitude au réseau et un carnet d’adresses obligatoire dans ce milieu. Les aspects de logistique et de réalisation, dans lesquels il excelle, étant proches de la production événementielle, il rejoint Laetitia à l’agence Apsara, en 2009.

Eric Watiez : Bonjour Laetitia et Alexis, votre association à Apsara résulte-t-elle d’une opportunité d’activités ou d’une complémentarité de compétences ? Quelle en est l’ampleur de votre agence ?

Laetitia Colcomb : Bonjour Eric, nous sommes en réalité deux personnes permanentes dans la structure Apsara, Alexis et moi. Nous avons choisi la souplesse en faisant travailler régulièrement des freelances selon les besoins requis par les opérations. Nous avons la chance de compter sur un réseau fidèle et fiable de personnes compétentes, notre équipe est donc solide, quoique légère. Ceci est de nature à rassurer nos clients.
Nous sommes très complémentaires mais aussi très différents, surtout très interactifs et complices, ce qui apporte une belle richesse à notre association.

Alexis Marcellin : J’apporte ma contribution forte en termes de réalisation technique, de logistique, d’opérationnel, de réseau… acquis dans mes expériences de productions événementielles dans les spectacles musicaux. Laetitia est la tête pensante de notre duo, elle est particulièrement à son affaire sur le BtoB, la valorisation du contenu et le marketing, les différents supports d’information et de communication, l’accompagnement des intervenants… C’est elle qui a initié le projet « Share Paris ». Nous sommes à la fois très complémentaires et en phase sur nos intentions.

EW. Aujourd’hui, vous créez une nouvelle structure, Lab Factory, dans quel but ?

LC. Les activités d’Apsara continuent, et nous avons effectivement décidé de créer Lab Factory (nous sommes les deux associés) dont l’objet est la réalisation du salon Share Paris et ses corolaires. Share Paris est notre projet grand public en propriété, alors que nous sommes prestataires de nos clients pour les activités événementielles d’Apsara. Cette différence de modèle économique justifie que nous ayons créé Lab Factory. Nous minimisons les risques.

AM. Notre passage de l’événementiel au salon n’a pas été brusque. Dans nos activités Apsara, nous avions intégré un bureau d’études pour faire de la conception de stands de certains clients. Nous avons été amenés à gérer des pavillons nationaux dans quelques événements, comme des pavillons nationaux sur des surfaces de 500 à 3.000 m², avec 50 à 200 exposants. Pendant 3 années, nous avons appris ce métier, nouveau pour nous. Depuis 6 ans, nous organisons la partie exposition du congrès de la FNAIM. Nous sommes donc mûrs pour passer le pas de l’organisation d’un salon en propre.
EW. Comment est venue l’idée d’organiser un salon sur l’économie collaborative ?

AM. Cela fait 2 ans que nous y travaillons. Laetitia m’a convaincu que nous devions avoir un événement à nous. Le sujet de l’économie collaborative est arrivé il y a 2 ans. Nous sommes sensibles au fond (l’économie collaborative) et nous maîtrisons la forme (l’organisation d’événements). Nous avons évidemment fait des études de marché pour constater qu’il n’existe qu’un seul événement sur le sujet, et celui-ci est une manifestation BtoB, le OuiShare Fest, qui se tient depuis 5 ans à Paris. Nous nous sommes donc lancés dans l’aventure grand public.

LC. J’interviens beaucoup sur le contenu. J’ai derrière moi 20 ans d’expérience durant lesquelles j’ai accumulé énormément de matière par les rencontres, les conférences… Les modèles actuels arrivent à échéance et tout semble possible. De fil en aiguille, il nous a semblé opportun et réalisable de mettre en scène un événement porteur de sens pour nous et de porter à la connaissance du public l’étendue quasi infinie de l’économie collaborative.

Share Paris est le résultat d’une double envie, celle de réaliser notre propre événement et aussi d’être acteur d’un projet sur un monde en train de se construire

EW. Quels sont les objectifs précis du salon Share Paris ?

LC. ShareParis est avant tout un événement grand public. Nous avons l’envie d’y promouvoir les initiatives publiques, les plateformes, tous les nouveaux usages et nouveaux lieux qui font cette nouvelle économie. Aller à l’encontre des idées reçues sur l’économie collaborative nous semble important. Ainsi, le modèle ne s’arrête pas à BlablaCar, Airbnb ou LebonCoin… Une infinité de plateformes, applications et acteurs méconnus du grand public existent, et sont à promouvoir.

Il convient ensuite de révéler, sans polémique et de façon apolitique, que l’économie collaborative n’est pas l’apanage de la Bobo culture, militante et engagée. Les nouveaux usages sont au contraire accessibles à tous. Share Paris, est un appel au sens commun et au bon sens !

AM. Nous allons par exemple accueillir des plateformes comme “Smiile” ou “Se partager un bien” qui sont des plateformes gratuites d’entraide entre voisins. La difficulté du secteur de l’économie collaborative est qu’il est multiple. Il fait agir des acteurs dont le but est purement le business, comme ceux déjà cités, ce qu’on ne reproche évidemment pas, et d’autres, avec un modèle économique qui doit demeurer viable, qui ont une dimension plus sociétale et environnementale. Notre salon doit exprimer le trait d’union entre ces deux aspects, pour le grand public au delà de ses préoccupations de pouvoir d’achat.

EW. Vous êtes très investis sur le sujet. Comment (et où) faites-vous le curseur entre la mission d’organisateur de salon et l’esprit d’acteur ou consommateur de cette ce marché ? Y a-t-il des incidences sur la structure du salon ?

AM. Nous sommes forcément tous acteurs, ou en devenir à court terme, de cette économie. C’est un moteur supplémentaire pour nous, organisateurs. Nous nous investissons intellectuellement en mettant en ligne régulièrement des actualités et contenus sur notre plateforme shareparis.com. On y trouvera un référencement de l’ensemble des acteurs, un annuaire des événements, etc. l’objectif est de fédérer les communautés. Ayant une vraie volonté d’accompagnement des acteurs, parfois start-up en situation fragile, nous souhaitons, de facto, nous positionner comme des acteurs de la filière.

LC. Nous voulons également pointer la différence entre la consommation collaborative, qui est l’apanage des « gros du secteur » et l’économie collaborative dont elle n’est qu’une dimension. Ainsi, pour être complets, le salon s’organisera autour de thématiques : la consommation collaborative, mais aussi l’éducation, la démocratie participative et d’autres. Nous élargissons le spectre pour bien faire comprendre au public que, sans forcément le savoir, il est déjà acteur de cette économie-là.
EW. Partenaires, exposants, visiteurs du salon ? Où en êtes-vous ?

AM. Le salon est financé à 60% par la location des espaces sur 5.000 m² d’exposition à l’Espace Champerret (hall A). Les offres tarifaires sont variées en fonction des participants, de l’association en stand partagé jusqu’à l’entreprise « traditionnelle » sur son propre stand. 60 exposants sont actuellement inscrits en juillet.
Nous construisons le salon autour de grandes « places de village » où chaque partenaire ou exposant prend en charge une animation pour les visiteurs.

LC. 40% du salon est financé par nos partenaires, avec lesquels nous coorganisons les animations. C’est par exemple le cas de la MAIF, notre partenaire officiel, très active sur le sujet dans l’accompagnement de sociétés collaboratives. La Ville de Paris parraine la manifestation qu’elle viendra inaugurer. D’autres partenaires dont Ulule dans le financement participatif, Recyclivres ou la Ressourcerie des Batignolles sur la consommation durable et la seconde vie aux objets, Démocratie OS France sur la démocratie participative, et d’autres qu’on peut trouver sur notre site, nous accompagnent et nous les en remercions.

EW. D’un point de vue organisationnel, Comment avez-vous composé votre équipe ? Comment s’est fait le choix de la date et du lieu ?

FM. 4 personnes composent l’équipe opérationnelle, nous deux ainsi qu’une chef de projet, Guillemette Liné, et une consultante en économie collaborative, Emilie Morcillo. Pour le reste, comme les RP, nous faisons évidemment appel à des prestataires et/ou partenaires avec lesquels nous avons l’habitude de travailler.

LC. Nous désirions un lieu fortement connoté « salon », voire alternatif, où notre événement puisse vivre seul. Nous avons établi une préliste de 3 sites, Espace Champerret, Carreau du Temple et la Villette. Dans notre choix final, l’Espace Champerret, le coût de la location est intervenu ainsi que le marquage généraliste du lieu. La date a également fait partie d’un débat entre nous. Le printemps étant très chargé en événements approchant notre thématique, nous avons donc opté pour l’automne. Le premier salon Share Paris se tiendra du 22 au 24 septembre.

EW. Avant même la 1ère session, quelles perspectives envisagez-vous pour Lab Factory et ShareParis ?

LC. Notre idée est d’intégrer la manifestation dans le calendrier récurent des événements de l’économie collaborative. Il est donc prévu d’annualiser le salon. Mais plus qu’organisateurs de salons, nous souhaitons être acteurs de l’économie du partage. Sur notre plateforme, nous avons déjà publié une cinquantaine d’articles sur le sujet et la tenue du salon 2017 n’achèvera pas cette dynamique. Elle n’en est que le point de départ!

AM. L’objectif de Lab factory est de faire de Share Paris la plateforme de référence de l’économie du Partage auprès du grand public. Nous nous donnons un vrai travail de sensibilisation à tous niveaux, grand public, écoles… Il y a de la place pour beaucoup de monde, nous avons l’envie d’être de vrais référents en accompagnement de cette économie qui bouge tous les jours, et notre passion nous y conduit.

Propos recueillis par Eric Watiez pour la Gazette des Salons

Pour en savoir plus sur le salon Share Paris :

www.shareparis.com et @shareparis2017

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