Pablo Nakhlé Cerruti : Ce ne sont plus les événements qui doivent s’adapter au parc d’expositions, mais l’inverse.

Pablo Nakhlé Cerruti : Ce ne sont plus les événements qui doivent s’adapter au parc d’expositions, mais l’inverse.

Pas de salons, foires ou congrès sans parcs d’expositions. Pour obtenir une vision claire sur les enjeux pour les gestionnaires de sites, nous avons interrogé Pablo Nakhlé Cerruti, Directeur Général de Viparis, leader européen de sites de congrès et de salons.

Pablo Nakhlé Cerruti, la crise sanitaire a-t-elle changé durablement l’accueil des événements ?

Oui, la crise a changé la manière d’accueillir des événements et nous avons mis à profit cette période pour nous adapter. Nous faisons maintenant face à trois changements majeurs, qui sont essentiellement des accélérations de tendances préexistantes à la période que nous avons traversé.

En premier, l’hybridation qui oblige les événements physiques à proposer davantage de contenus grâce au digital. Cela veut dire que nous devons permettre aux événements que nous accueillons d’être mieux connectés, en utilisant toute la palette de flux et d’innovations disponibles. Pour cela nous avons engagé des tests autour de la 5G, mais également le développement de Wifi HD qui permet plusieurs dizaines de milliers de connexions simultanées. Le Bluetooth autorise la géolocalisation dans les halls d’expositions via l’installation de Beacons, aussi facilement que nous utilisons le GPS sur la route. La technologie LoRa et ses réseaux basse fréquence permettront de développer l’internet des objets.

Deuxièmement, nous assistons à l’émergence de nouveaux formats. La flexibilité est devenue la règle et la frontière entre salons, congrès et événements est de moins en moins étanche. Conséquence logique, ce ne sont plus les événements qui doivent s’adapter au parc d’expositions, mais bien l’inverse, ce qui est une évolution majeure pour un gestionnaire de sites comme Viparis.

Enfin, troisièmement, nous devons nous concentrer sur tout ce qui fait la saveur de la rencontre physique, en nous posant la question suivante : comment produire du plaisir et de l’expérience ? Cette question un peu « tarte à la crème » avant le Covid apparait aujourd’hui essentielle, et nous devons apporter des réponses concrètes à la demande de contenu, de qualité et d’accueil de l’ensemble des clients, organisateurs, exposants et visiteurs. A ces exigences légitimes, nous devons aussi répondre à la prise de conscience écologique des entreprises qui intègrent maintenant l’impact carbone à chacune de leurs décisions.

Quelle est la situation de Viparis à l’heure de la reprise des événements ?

Les feux sont au vert, et nous notons avec plaisir que nous avons accueilli autant de salons au 2e semestre 2021 qu’à la même période en 2019. En revanche, ceci se fait avec moitié moins de surface et nous sommes très mobilisés pour apporter des réponses convaincantes aux mutations précitées. La situation sanitaire du pays permet à Paris de conserver, voire de consolider son attractivité en termes d’accueil du tourisme d’affaires international.

Article publié dans le Guide des Salons de novembre 2021

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